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De
Saint-Brévin-les-Pins à Olonne en passant par le Gois pour un brevet de 150 km |
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A
lire dans la revue d'octobre
2001 : Archives
: revue d'avril 1999
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Formidable
déjà et ce nest pas fini. A commencer par la gare
de Saint-Nazaire à lallure de navire, limpressionnant
pont reliant Saint-Brévin, lestuaire. On ne saurait oublier
les chantiers de lAtlantique, numéro un mondial de la construction
navale qui, après le Normandie, le France et le Batillus, un des
plus grands pétroliers du monde (1976), satisfait à la commande
du Queen Mary II, le plus grand paquebot jamais construit, deux fois plus
gros que le France. A cette image et à celle de lOcéan
infini, un pas de géant en marche à pied a été
franchi. A loccasion du 200 km organisé en Loire-Atlantique
en mai 1996, vingt-huit clubs de la région nantaise ont fédéré
à RandAudax. Cest grâce à cette même
infrastructure que ce brevet à thème connaît aujourdhui
un succès égal.
Brioche vendéenne dégustée, café, chocolat ingurgités, en une heure, de 100 on monte à 132 pour brevet limité à 150 km en 30 heures. Parés du magnifique tee-shirt LPO (Ligue de protection des oiseaux), leur cur bat la chamade à quelques minutes du départ. Il y a ceux qui sont toujours pressés et qui voudraient arriver avant de partir. Il y a les calmes et les excités, les plus connus. Capitanat : Dominique Noury, Patrice Marot, Jean-Pierre Raballand. Sur la plage arrière : Maurice Gautier, Christian Ameslant, René Louis. 4 heures, petite brise, force 3. Gros crachin, ne dure pas, reviendra. Levons lancre. Les troncs élancés des pins parasols parmi de somptueuses villas nous accompagnent jusquà la côte de Jade. Au grand large, tous feux allumés, minuscules, des cargos attendent pour rentrer dans le port de Saint-Nazaire. A Tharon-Plage, les carrelets (guérites sur pilotis) pour la pêche, le port de plaisance, les galettes de Saint-Michel quaime Guy Jaud, portent à la rêverie aussi. Au nord, on aperçoit les lumières de La Baule. Salut « petit mousse ». A quelques vols de goéland de Pornic, les oiseaux se mettent à chanter. Cette station balnéaire privilégiée qui reçoit régulièrement le label du pavillon bleu dEurope, doit son nom à la contraction du latin portus (port, en breton porzh) et dun Breton dénommé Nitos. Prudemment, le peloton se glisse sur des petits parapets contigus aux remparts du château en granit dominant une petite plage et une flotte de bateaux de pêche qui ramène du large : soles, merlus, civelles, crevettes... Le 125 km
8 h
57. Fin de la pause. Une trentaine de gais matelots au pied marin embarquent
avec nous pour la visite du pays de Retz. Avant, nous longeons la côte
souillée par le naufrage de lErika en décembre 1999,
bien nettoyée depuis. Ouf ! Laurent J.C. Vrignaud, revoyant les
Vikings au XIe siècle avec des cargaisons pleines de sel (les
sauniers se sucraient), « pieds à pattes » avec le
kingcrab et, un orque déjà mort, se trempe dans les eaux
froides de la baie de Bourgneuf, jadis réputée dautre
part, pour ses marins de Terre-Neuve. Bien que les Audax soient des gens
discrets, FR3 relatera lévénement ainsi que les radios
et Ouest-France. A la base nautique, les mâts des voiliers claquent
dans le vent. La silhouette dun bleu profond profilée au
loin ! Oui, cest bien lîle de Noirmoutier. Plein
cap donc. Cette étape à travers La Bernerie-en-Retz, les
pêcheries, les grandes plages, de vraies vacances... Laissons-nous
envoûter par les marais, les polders conçus sous Richelieu
sur le modèle des Pays-Bas avec le coup de pioche des bagnards,
les rivières et les étiers de la Planète sauvage...
devenue un havre pour les oiseaux migrateurs et les autres que rien ne
semble déranger, ou des claires à huîtres. Dans cet
eldorado des écologistes, des aigrettes, hérons, canards
côtiers, martins-pêcheurs, macreuses, huîtriers pie,
macareux, de resplendissants tamaris à fleurs roses
Des chevaux
sportifs nous saluent de la tête, tournent en rond, séloignent
au galop... Le petit port du Collet, lécluse, la route de
lhuître... Mais où sont passés les habitants,
les « Paydrets », à la fois marins et paysans ?
Le maraîchinage ! Curieuse coutume dautrefois qui consistait
à sasseoir à deux sous un grand parapluie et à
sembrasser à labri des regards indiscrets se pratiquerait-elle
toujours ! La maraîchine repousse dabord les avances du galant
en bredouillant : « E diroo churaïe (curé). »
Puis elle finissait par consentir en spécifiant prudemment : « Fais
tôt ce que tu veille mais vaque à ma coëf (coiffe). »
Le 100 km Grand
chambardement. A 13 h 56, une soixantaine de marcheurs, à majorité
des randonneurs chevronnés, beaucoup de jeunes, viennent faire
le 100 km. Trempe olympique, Paul Viaud fait sa rentrée en
Audax au son du bandonéon et de gwerzioù (chants bretons).
La caravane des fans, aussi un artifice.
A 21 h 50,
sur le boulevard de front de mer, le palais des congrès de Saint-Jean-de-Monts
nous ouvre grandes ses portes pour souper. Les petits plats dans les grands.
Ici encore, tout se déroule admirablement bien. Bernard Eon fait
preuve dune disponibilité de tous les instants, il est partout,
au milieu de sourires permanents de la part des nombreux bénévoles.
Puis lon soffre une échappée plein sud vers
la corniche vendéenne. « Les pianos des casinos font
rêver les poissons dans la mer. Muets certes, mais pas sourds !
Ils battent la mesure avec leur queue... » Le jackpot !
Un autre jour, priorité au brevet. A la sortie de Sion, les rochers
les Cinq Pineaux sont étranges. La falaise, coupée de criques,
devient curieusement aride. Le Trou du Diable se cache. Là-bas,
Saint-Gilles-Croix-de-Vie sommeille. Des bateaux de couleur sont affrétés
pour la pêche à la sardine, aux homards, langoustes et thons.
La visite en long et large de la ville, pittoresque, sécartant
un moment de la Vie, nous hisse sur les hauts rivages de lOcéan !
Dernière escale, petit déjeuner. A 4 h 12, le
boulanger nous livre sa première fournée. A cette heure,
cela vaut tout lor du monde (la crêperie des Chouans est fermée).
René VASSEUR. |
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