200 km à Rheinbach en Allemagne
les 25 et 26 mai 2001
   

A lire dans la revue d'octobre 2001 :
Le sommaire

Archives : revue d'avril 1999
de Jacques Seray
"La revue a vingt ans"



Les quatre concurrents ayant participé à toutes les éditions
du 200 km européen sont bien entourés...
De gauche à droite : le maire de Rheinbach,
Pierre-Alain Lemoine, Baudouin Rossius, Henri Legrand, François Cervek, et l’organisateur, Manfred Weyel.

Ce jeudi 24 mai, à 12 h 55, il y a beaucoup de monde à la gare du Nord. Je voyage en compagnie de Paulette Perrier, François Cervek et René Charpentier. Le TGV, c’est rapide, mais en seconde c’est peu confortable. Nous arrivons à Cologne à 16 h 57 et prenons le train pour Bonn, et ensuite pour Rheinbach que nous atteignons à 18 h 20. Le voyage se déroule sans difficultés. Une bonne demi-heure pour arriver à la maison d’habitation neuve de l’école spéciale de la verrerie, la Glasfachschule. Vaste et beau bâtiment. Nous rencontrons des collègues de Vichy, Roanne, Loire-Atlantique et autres lieux. Eduard Kleber et Manfred Weyel accueillent les marcheurs et marcheuses. Henri, arrivé depuis une heure, a les clés de la chambre numéro 21, une belle chambre à deux lits avec douche et WC très propre. Nous allons ensuite dîner dans une brasserie non loin de là et nous nous retrouvons entre Belges et Français. Le repas est composé de poisson pané, frites, bière et re-bière. Nous retournons au centre vers 20 h 30.
Vendredi 20. Après une très bonne nuit, je suis debout à 4 h 30. On se prépare et nous nous retrouvons pour un copieux petit déjeuner à 5 h 15. Il est nécessaire, pour les 80 marcheurs présents, de bien se sustenter afin d’être en forme pour le départ qui a lieu à 6 heures. Le jour est levé. Paul Herman, vice-président de l’Union Audax Belge, est capitaine de route et est secondé par le marcheur allemand, Hans Joachim Wustenhagen. Le temps est magnifique et le long peloton composé de marcheurs belges, allemands, néerlandais et français part pour quarante heures (33 h 20 de marche et 6 h 40 d’arrêts). Les shorts et tee-shirts sont de rigueur. Nous traversons Rheinbach pour nous diriger vers le Rhin et Meckenheim... La campagne allemande est très belle. D’anciens châteaux dominent les montagnes, le Rhin romantique est au loin. A 10 h 06, nous avons dix minutes d’arrêt à Mehlem Fahere avant de traverser le Rhin sur un bac. Chacun apprécie les délicieuses dix minutes de détente procurées par cette balade sur l’eau. Après Drachenfels (rocher du dragon) Talstation, c’est la montée assez rude du Drachenfels Obelisk. Un funiculaire jouxte la route. Trois kilomètres pour se trouver à un point de vue inoubliable malgré un peu de brume. Cette large vue sur le fleuve et la région est magnifique. Nous descendons ensuite vers Ittenbach où nous bénéficions de dix minutes d’arrêt. Petit pain, fromage, bière, excellent vin rouge de la région à volonté. Et après sept kilomètres, nous nous arrêtons pour soixante minutes au Rheinhotel à Königswinter. On aimerait rester dans ce cadre enchanteur pendant des heures à rêvasser, le Rhin coule à quelques mètres de nous. Cette vallée du Rhin jusqu’à Mainz est vraiment enchanteresse et a été mythifiée par les artistes allemands : voir ou plutôt entendre la Tétralogie de Wagner, ne pas oublier la légende de la Loreley mise en vers par Heinrich Heine, le plus français des poètes allemands. Après un excellent et copieux repas, nous profitons d’un peu de détente et nous reprenons notre route qui est encore bien longue.
Nous traversons l’important pont sur le Rhin pour aller visiter la ville de Bonn, ville natale de Ludwig van Beethoven. Elle fut la capitale de l’Allemagne fédérale de 1949 à 1990. Nous évoluons cette après-midi dans cette belle région verdoyante sur des routes sans grande circulation ou sur des pistes cyclables et pédestres. A 22 h 35, nous interrompons notre marche à Morenhoven au Bürgehaus (restaurant) pour une collation. Manquant d’appétit, je mange peu.
Nous repartons dans la belle nuit claire et douce pour une boucle de 25 km et reviendrons à 5 h 56 à Rheinbach pour un arrêt de cinquante-cinq minutes où nous attend un copieux petit déjeuner que nous avalerons tous de bon appétit. Certains profiteront de ce repos pour se soigner. Nous avons déjà parcouru 124 km et la journée s’annonce bien, il fera même un peu chaud en fin de matinée. Nous nous remettons en short. Nous apercevons, au loin, les points de vue que nous avons côtoyés hier dans cette très belle région que nous parcourons avec plaisir vu la tranquillité des routes et des chemins. Nous avons parcouru déjà beaucoup de kilomètres.
Notre capitaine de route mène le peloton de son pas régulier comme un métronome et avec son flegme habituel. Nous traversons des villages toujours propres et fleuris... Nous nous arrêtons à Dernau Winzergenossenschaft à 11 h 30 pour une heure de repos dans une grande et belle salle d’un restaurant où nous bénéficierons d’un nouvel excellent repas. Nous avons fait 150 km et nous attaquons maintenant vraiment le 200. Quelques nuages s’installent. Nous cheminons à travers la forêt et, après une assez forte montée, nous redescendons et longerons, vers 16 h 10, un radioteleskop, immense parabole. C’est impressionnant de voir cette gigantesque coupole qui sert à écouter les satellites et les étoiles ou terres sœurs bien lointaines. A 16 h 30, nous arrivons au Wald Gasthaus pour un arrêt de cinquante minutes et une dernière collation : « soupe avec saucisses grillées et bière. » Je ne sais si cela ravit le palais français mais je trouve cela bien bon. J’apprécie d’autant plus que j’ai un petit creux, ayant peu mangé à midi et n’étant pas dans une forme olympique... Deux bonnes bières et nous partons pour le dernier parcours (km 174). Le ciel s’assombrit, va-t-il pleuvoir ? Nous nous acheminons vers Rheinbach. Non, il ne pleuvra pas, les nuages s’effilochent avant de parvenir jusqu’à nous.
A 21 h 15, nous nous arrêtons quelques minutes devant une crémerie où chacun recevra une crème. Merci, c’est sympa... Nous arrivons enfin à la Glasfachschule et finissons ce quinzième 200 km à 22 heures sous les applaudissements de parents et amis venus accueillir les marcheurs et marcheuses qui se congratulent avec émotion...
200 km, c’est quelque chose, même si on a un peu l’habitude. Ce brevet fut exceptionnellement réussi grâce au parcours magnifique sans grandes difficultés, au très beau temps, à la sécurité bien assurée, aux excellentes et nombreuses prestations : trois repas, deux petits déjeuners. Des marcheurs et marcheuses reçoivent un tee-shirt ainsi qu’un souvenir. Trois Aigles d’or seront décernés à un Allemand et à deux Français qui reçoivent un souvenir particulier. Les quatre résistants qui ont fait les quinze 200, Henri Legrand, Pierre-Alain Lemoine, François Cervek et moi-même reçoivent de la part du maire un très beau stylo... et pour finir, champagne pour tous.
Merci et félicitations à Eduard Kleber, responsable des Audax d’Allemagne, à Manfred Weywel, organisateur de ce superbe brevet, montrant son excellent savoir-faire, aux personnes de l’intendance qui se sont occupées de nous avec efficacité et dévouement, aux capitaines de route et aux serre-files ainsi qu’aux personnes qui se sont occupées de la sécurité.`
Nous avons apprécié la présence de M. le Maire de Rheinbach qui a rehaussé de sa présence la cérémonie finale. Merci et félicitations à tous les marcheurs et marcheuses et ce sera avec plaisir et émotion que l’on se reverra pour le seizième 200 européen, si tout va bien.

Baudouin ROSSIUS.