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  Cette 
        journée du jeudi 13 février 2000 sera à marquer d'une pierre blanche, 
        dans la presque centenaire histoire des Audax français. En effet, grâce à un concours de circonstances comme il s'en produit parfois, 
        nous avons pu faire la connaissance d'un des arrière-petits-fils de l'Audax 
        français numéro 1 de 1904, Charles Stourm.
 Au cours de nos recherches sur l'histoire des Audax, pour écrire « Le 
        petit livre jaune », nous avions retrouvé et côtoyé quelques anciens Audax 
        des années 1920, et leurs souvenirs, mais nous n'avions jamais espéré 
        pouvoir remonter plus loin, pensant que tout avait disparu : personnes 
        et surtout documents.
 Et là, c'est à peine croyable ! on croit rêver !
 Car c'est l'origine même du mouvement Audax en France qui resurgit tout 
        à coup, en regardant les photographies de cette époque, c'est-à-dire de 
        1904.
 Mais revenons aux circonstances qui ont amené à un tel événement pour 
        nous, historiens des Audax.
 L'homme qui est à l'origine d'une telle rencontre est Louis Navet, bien 
        connu du milieu cycliste et plus particulièrement du milieu cyclotouriste. 
        Ancien président fondateur des Etablissements T.A., membre encore récemment 
        depuis de très nombreuses années de l'Audax Club Parisien.
 Habitant Anet, il y fait la connaissance d'un passionné de vélo, président 
        du club local de Boncourt, l'Association Sportive Boncourt Cyclo.
 Ils sympathisent et parlent bien sûr de cyclotourisme, puisque c'est l'activité 
        de ce cycliste.
 C'est alors que Louis Navet à l'idée de prêter à son jeune ami, un numéro 
        de la revue de l'A.C.P. Dans les pages de cette revue, que voit notre 
        lecteur ? Un bref historique des Audax cyclistes sous la plume de Claude 
        Aubague, le plus ancien membre de l'A.C.P. et ex-président. Il y est question 
        d'un certain Charles Stourm, premier capitaine de route des Audax cyclistes 
        et titulaire de l'insigne n° 1. Stupéfaction du lecteur, car il sait que 
        son grand-père maternel s'appelait Stourm, et surtout, il a appris très 
        vaguement qu'un de ses ancêtres a fait du vélo. Aussitôt recherches auprès 
        de sa mère et découverte d'un trésor, car c'est bien d'un trésor dont 
        il s'agit : des photos bien conservées, avec des indications assez précises 
        sur ce qu'elles représentent : la première sortie officielle des Audax 
        cyclistes.
 On fait un rapide arbre généalogique de la famille, et il n'y a pas de 
        doute : c'est bien le père du grand-père et donc l'arrière-grand-père 
        qui était le cycliste dont on lui avait parlé, c'est-à-dire le Charles 
        Stourm Audax cycliste n° 1. Au passage, on apprend que le prénom qui a 
        toujours été accolé à ce nom de Stourm est en fait son deuxième prénom, 
        le premier étant Jean-Baptiste. Cela semble une habitude à cette époque, 
        nous avons pu le constater à plusieurs reprises. Notre fondateur Raphaël 
        Boutin se prénommait en réalité Pierre.
 Louis Navet, le prêteur de la revue, est aussitôt mis au courant de cette 
        découverte importante, et il s'empresse d'alerter Claude Aubague. Celui-ci, 
        à son tour, a l'occasion d'en parler à notre vice-président Jean-Claude 
        Massé qui juge la nouvelle d'importance. Lors de la remise des récompenses 
        du Paris-Brest 1999, Louis Navet ayant amené avec lui son jeune ami de 
        Boncourt, celui-ci est présenté à Jean-Claude Massé et à notre président 
        Charles Bouchard. Et c'est ainsi que rendez-vous est pris avec Laurent 
        Alcouffe, l'arrière-petit-fils de l'authentique Charles Stourm, afin qu'il 
        nous montre les documents qu'il a découverts. L'examen des photos présentées 
        a montré leur évident intérêt historique pour les Audax. Notamment celles 
        du départ de la première sortie officielle du 3 avril 1904.
 Au cours de la discussion qui s'en est suivie, Bernard Déon a fait part 
        de renseignements qu'il a retrouvés sur la carrière cycliste de Charles 
        Stourm. Renseignements qui recoupaient ceux retrouvés par Laurent Alcouffe. 
        Celui-ci possède également un dessin à la plume représentant un portrait 
        de son aïeul, avec l'insigne Audax n° 1 dessiné au revers du veston. Ce 
        portrait trône maintenant dans le salon de notre ami, avec, ce qui n'est 
        pas négligeable, la signature de l'auteur du dessin. Celui-ci n'est pas 
        n'importe qui, puisqu'il s'agit de Mich, très célèbre à cette époque, 
        c'est-à-dire au début des années 1900.
 La discussion a continué au restaurant où nous avait rejoints Louis Navet, 
        l'homme sans qui nous serions peut-être passés à côté de documents uniques. 
        Ce fut l'évocation de vieux souvenirs de l'Audax Club Parisien, de l'Union 
        des Audax Cyclistes Parisiens et plus généralement de pédalées cyclo-touristiques. 
        Louis Navet, décidément l'homme base, nous montra des documents cyclistes 
        des années 1930, alors qu'il était jeune cycliste en activité. Ce qui 
        lui permit d'égrener quelques souvenirs pour le grand plaisir de tous 
        les présents.
 Le temps passe vite ainsi, et l'on dût se séparer bien à regret après 
        une journée bien remplie.
 Assistaient à cette journée que l'on peut qualifier 
        d'historique puisqu'elle nous a permis un retour aux sources mêmes du 
        mouvement des Audax français : Charles Bouchard et Françoise Berthou, 
        Jean-Claude Massé et Madame, Claude Aubague et Madame, Jacques Seray et 
        Madame, Bernard Déon et bien sûr Laurent Alcouffe et son épouse Martine 
        qui nous ont si gentiment reçus à leur domicile.
  
         
           
             
               
                 
                   
                     
                        Bernard 
                        DEON.  
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